Evolution des règles SEC pour la déclaration des réserves pétrolières

Comme une réponse à un billet précédent – voir « a reasonable certainty » du 25 novembre – la SEC (US Securities and Exchange Commission) vient de profondément réviser, pour la première fois depuis 1982, son cahier des charges de déclarations des réserves pétrolières.

Dans le but de mieux coller aux techniques et réalités d’aujourd’hui, le calcul des réserves évolue dans le sens tracé par les grandes associations professionnelles et les administrations (Society of Petroleum Engineers, Canadian regulatory authorities) et va en particulier s’attacher aux points suivants :

  • La notion de réserve prouvée évolue avec plus de flexibilité dans les méthodes ‘validantes’, en particulier pour les réserves prouvées non-développées.
  • Le fameux concept de « Certitude raisonnable » se précise, avec pleine reconnaissance des méthodes probabilistes (>90% de probabilité que les hypothèses soient vérifiées…)
  • Les règles économiques sont précisées, avec un prix du baril calculé maintenant sur une moyenne annuelle, et non plus sur la valeur 31 Décembre.
  • Les notions de réserves probables et possibles pourront maintenant figurer dans le rapport SEC, jusque là limitées aux réserves prouvées .
  • La notion de réserves d’hydrocarbures va pouvoir s’élargir aux gisements de pétrole et de gaz dits non-conventionnels (heavy oil, tight gas, coalbeds and shales gas…*).

Ces deux derniers points sont très importants et nécessitent quelques précisions:

Il va falloir expliquer les nuances et subtilités introduites dans le calcul des réserves prouvées (forées et testées avec succès), probables (calculées avec les hypothèses les plus probables) et possibles (celles que l’ on peut calculer avec un maximum d’optimisme). C’est la fameuse règle des trois P, sachant que l’on passe bien souvent du simple au double en passant d’un P à l’autre. De même il va falloir, pour les gisements d’hydrocarbures non-conventionnels, préciser les nouvelles règles d’estimation de volume et de récupération puisque par nature –c’est même leur définition !– ils ne sont pas comme les autres, c’est-à-dire ceux que l’on connait bien.

Ces règles sont applicables au 1er Janvier 2010, ce qui veut dire que d’ores et déjà il faut en 2009 commencer à préparer les données et certaines compagnies s’inquiètent déjà du travail supplémentaire généré (Journal of Petroleum Technology ; March 2009). D’autres observateurs envisagent avec inquiétude l’effet que pourra avoir la publication de chiffres, plus nombreux, plus complexes et globalement plus avantageux, sur des investisseurs peu avertis, et parlent même d’une possible instabilité du marché(Haynes and Boone Alert – 26 Januray 2009). Plus que jamais les acteurs pétroliers vont devoir faire preuve de beaucoup de pédagogie…

  • désolé de ne pas pouvoir facilement traduire ces termes sur le pouce… vos propositions sont bienvenues

Pour en savoir plus:

Securities and exchange Comission : Modernisation of Oil and Gas Reporting ; Final Rule – 14 January 2009

Haynes and Boone Alert – SEC issues new reserve reporting -26 Januray 2009

Oil & gas journal – SEC reserve update reporting regulation – August 2008

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